Projet Educatif du CLSH du Pays de la Marche
(2005)


Communauté de Communes du Pays de la Marche
50 Grande Rue - 61380 Moulins-la-Marche
Tél : 02 33 24 73 08 - Fax : 02 33 24 68 77
Responsables du projet : Jean-Guy Grandin (président), Anne Perrier (vice-présidente)

Contexte dans lequel s’inscrit le projet :

  • La Communauté de Communes du Pays de la Marche est un E.P.C.I qui rassemble 13 communes du canton de Moulins-la-Marche : Auguaise, Bonnefoi, Bonsmoulins, Brethel, Fay, La Ferrière-au-Doyen, Le Ménil-Bérard, Les Genettes, Mahéru, Moulins-la-Marche, Saint-Martin-des-Pézerits, Saint-Aquilin-de-Corbion, Saint-Hilaire-sur-Rille. Avec 2636 habitants, son territoire, relativement vaste, présente une faible densité de population, tourné au Nord vers L’Aigle et au Sud vers Mortagne.


  • La CDC a intégré un maximum de compétences parmi lesquelles : développement économique, voirie, ordures ménagères, sport, tourisme, culture et scolaire.
    Une école et un collège existent sur le territoire : l’école maternelle et élémentaire de Moulins la Marche (près de 200 enfants).
    L’école maternelle de Saint-Hilaire-sur-Rille a été fermée en 2004.


  • Le scolaire (avec les cantines) représente la part la plus importante du budget de fonctionnement (personnel, locaux...). La restructuration/réhabilitation du Pôle scolaire de Moulins, avec la construction d’un restaurant scolaire, constitue le plus important investissement communautaire : les locaux rénovés et agrandis ont été achevés en 2003.


  • Partenaire privilégié de la vie scolaire et des temps libres, la Communauté de Communes s’est engagée, depuis 2002 et après une étude approfondie, dans la mise en place d’un projet éducatif en partenariat avec les acteurs concernés (parents d’élèves, Education Nationale, associations, CAF, DDJS...). Ce projet s’est concrétisé par la mise en place d’une coordination et la création d’un centre de loisirs.


  • Environnement social et économique dans lequel s’inscrit le projet CLSH :

  • Notre Communauté de Communes est implantée à l’extrême sud du Pays d’Ouche dans une zone essentiellement rurale de faible activité économique. La plupart des parents qui travaillent ont un emploi en dehors du territoire.


  • Cela pose des problèmes de disponibilité et d’organisation pour les familles qui souhaitent faire bénéficier leur enfant d’activités culturelle, sportive... ou qui ont besoin d’une structure d’accueil le mercredi ou durant petites et grandes vacances. 41% des mamans travaillent. Le problème de mobilité se pose aussi aux mères au foyer (pas de voiture souvent...) auquel s’ajoute le problème du coût des activités pour les familles en difficulté venues s’installer pour des raisons économiques en zones rurales.


  • L’accessibilité (coût, horaire, transport) est donc un élément important à privilégier dans la mise en place des dispositifs d’accueil de manière à ce que la plus grande partie des enfants puisse en bénéficier.


  • La question du transport joue dans l’autre sens: c’est un point qui pèse sur l’organisation et le coût des activités (piscine, sorties, cinéma...). Il faudra trouver un juste équilibre entre la nécessité de découvrir de pratiques et savoirs en dehors du territoire et le fait de valoriser les ressources locales.


  • Un double enjeu, éducatif et socio-économique :

  • L’enjeu éducatif se double d’un enjeu social puisqu’il s’agit de proposer des loisirs attractifs et en nombre suffisant, accessibles à tous et de qualité, de permettre aux enfants de la campagne de bénéficier, toutes proportions gardées, d’une offre comparable à celle existante en milieu urbain sans être obligé pour les parents de “courir” après des activités à 20km à la ronde ou bien de « priver » leurs enfants du contact avec des activités autres que scolaires, d’autres enfants, d’autres horizons éducatifs et ludiques.


  • Il s’agit aussi de fixer et d’attirer des familles sur notre territoire. En effet, les parents peuvent difficilement concilier l’éducation des enfants et le fait de vivre dans des zones uniquement “résidentielles”. De même, ceux qui souhaitent vivre et travailler au Pays de la Marche, ont besoin que tout soit fait pour l’épanouissement des enfants.


  • Bilan du volet de mise en place :

  • Le développement des actions éducatives sur la période 2002-2004 a permis de mettre en place une coordination (embauche d’un coordinateur en emploi jeune et formation des personnels) et un centre de loisirs sans hébergement. Après une ouverture sur le temps du mercredi après-midi et sur les temps périscolaires, progressivement, le projet est monté en puissance et une véritable équipe s’est constituée.


  • Comme l’étude préalable le laissait supposer, la création du centre de loisirs sans hébergement a comblé, en partie, le manque de structure d’accueil pour les 6/16 ans, en matière de loisirs, sur le territoire, manque qui allait d’autant plus se manifester que l’école fonctionne le mercredi matin depuis 2002. Les enfants sont demandeurs d’activités variées, de sorties, de projets : différents thèmes, différents lieux ont été explorés au fil des semaines pour impliquer les enfants dans la vie du centre sur des objectifs pédagogiques.


  • Au niveau des parents qui ont été interrogés, des acteurs éducatifs et des maires de différentes communes, les retours sont très satisfaisants. Les observations soulignent notamment la qualité des animations et des projets, le sérieux de l’encadrement, l’attractivité de l’offre de loisirs (cirque, piscine, bowling…). Elus et habitants s’approprient progressivement le projet éducatif local, la question de la jeunesse et des politiques à développer.


  • La Communauté de Communes a donc répondu à un besoin réel des familles et des enfants. La mise en place des actions a rencontré l’adhésion des habitants concernés et au-delà, sur le territoire, elle a été perçue comme une dynamique communautaire bien identifiée et bénéfique au développement. Le pôle scolaire a bénéficié de cette dynamique et l’on a enregistré l’ouverture d’une deuxième classe supplémentaire depuis 2002.


  • Les objectifs contenus dans le projet étaient donc pertinents par rapport aux besoins existants et les ressources mobilisées ont globalement été à la hauteur des résultats obtenus. Il convient de nuancer néanmoins le bilan très positif des actions en relevant les points faibles et les choses à améliorer. Il s’agit aussi de conforter les actions, de pérenniser la structure en l’adaptant encore davantage au territoire.


  • Le projet éducatif étant axé principalement sur le centre de loisirs, le danger est de voir la structure d’accueil perçue parfois comme une garderie et d’avoir un comportement « consommateur de loisirs » face aux activités, les plus « attractives » en particulier. Après l’engouement suscité par la nouveauté, il faut donner « envie » de fréquenter le centre de loisirs pour des raisons liées à un projet éducatif mieux identifié par les enfants et les parents.


  • Par ailleurs, si le projet éducatif a bien fonctionné sur la tranche des 6/12 ans, il s’est heurté à la difficile mobilisation des adolescents, y compris sur des activités spécifiques ou des formules indépendantes de la structure d’accueil des 6/12 ans.


  • C’est sur ce domaine que les efforts porteront mais également sur celui de la petite enfance en ouvrant un volet d’étude et de propositions. Une récente étude effectuée par des BTS du Lycée Agricole de Sées en lien avec la Communauté de Communes a permis de pointer les attentes de la population en matière de petite enfance : c’est un enjeu important pour développer l’attractivité de notre territoire, c’est un besoin essentiel en milieu rural pour permettre dès le plus jeune âge un accueil et un accompagnement des familles.


  • Néanmoins, la Communauté de Communes, au regard de ses moyens et financiers, ne peut multiplier actions et dispositifs. Comme pour la première phase du projet, il s’agira d’avancer « en douceur », par l’étude et par la consultation avant l’expérimentation progressive de « mini dispositifs ».


  • Au cœur de ce projet éducatif : un travail en transversalité et une logique partenariale. Il s’agit adapter l’offre au public visé mais également de rechercher la cohérence sur le territoire (pas de concurrence entre les activités éducatives, mise en cohérence des différents temps de l’enfant). Un travail en complémentarité sera donc mené avec toutes les structures.


  • Il convient également aujourd’hui de s’interroger sur les moyens de cultiver la mixité sociale : accompagner les familles en difficulté de plus en plus nombreuses, attirer les autres qui ont tendance à aller chercher des activités spécialisées plus loin (musique, sport…). La concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux et éducatifs doit être menée afin de trouver des solutions adaptées.


  • Pour un certain nombre de communes, un manque de lisibilité du dispositif ou une méconnaissance de l’offre demeure. Ceci est lié au fait que de nombreux enfants sont scolarisés en dehors du pôle scolaire de la CDC du Pays de la Marche. L’éloignement matériel pose également le problème de l’accessibilité aux actions principalement organisées sur la commune-centre.


  • Propositions nouvelles d’activités culturelles et sportives, encouragement des porteurs de projet, formules vacances pour les 12/16 ans, accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (atelier Internet, jeux en réseau, photo numérique, création graphique…) : différentes pistes seront explorées en fonction des moyens matériels de la communauté de communes et des besoins exprimés. En parallèle, le suivi et l’évaluation seront encore développés ainsi que l’information des familles.


  • Après cette première phase de mise en place du projet éducatif de la collectivité articulé autour de la création d’un centre de loisirs sans hébergement, la Communauté de Communes s’engage sur une nouvelle période en redéfinissant ses objectifs au vu des évaluations et bilans effectués.


  • Dans la continuité des objectifs définis au départ, les grands axes seront consolidés en intégrant des objectifs complémentaires et de nouveaux partenariats.


  • Afin de prendre en compte l’enfant dans son environnement global (école, famille, commune), le Projet Educatif sera articulé autour de thèmes majeurs tels que :
    1°) L’égalité d’accès aux activités culturelles, éducatives et sportives
    2°) Le renforcement du rôle des familles et leur implication
    3°) L’identité du territoire et son ouverture sur le monde extérieur
    4°) La mutualisation des moyens et la démarche partenariale
  • Les objectifs prioritaires :

  • Faciliter l’accès aux pratiques culturelles, sportives et éducatives à l’échelle de la communauté de communes et améliorer les dispositifs d’aide aux associations et structures qui organisent les activités de loisirs. Un projet de fresque en mozaïque est en cours : d’autres initiatives pourront être engagées.


  • Améliorer les conditions d’accueil des jeunes sur les temps de loisirs afin que toutes les tranches d’âge disposent d’activités accessibles et attractives:
    ◊ Aménager de nouveaux créneaux horaires, trouver de nouveaux lieux ou procéder à des aménagements, aider à la mise en place de projets des jeunes, rechercher des intervenants pour les ados (NTIC, nouveaux sports)
    ◊ Améliorer l’accès aux activités sur la CDC (information, transport, politique tarifaire, participation des familles…)
    ◊ Travailler en transversalité sur les différents âges sur les différents temps (sorties à la journée ou le soir, vacances…)
  • Resserrer les liens entre les communes, l'école, les parents et les structures d’accueil intercommunales (CLSH, bibliothèque…), faciliter le dialogue avec les familles rencontrant des difficultés et favoriser la mixité sociale.
    ◊ Toucher davantage de familles sur le territoire des 13 communes en allant davantage dans les communes pour pratiquer des activités et valoriser les ressources humaines ou celles du patrimoine
    ◊ Mise en place d’actions sur l’axe « loisirs vacances familiaux » pour renforcer également les liens intergénérationnels et le lien social
    ◊ Favoriser la mixité sociale en facilitant le dialogue avec les familles en difficulté et en accompagnant les enfants rencontrant des difficultés scolaires, en lien avec l’école et sur les temps périscolaires.
  • Développer les partenariats :
    ◊ L’équipe en charge du Contrat Temps Libre et notamment la coordinatrice ne doit pas se sentir isolée et les actions menées doivent également avoir un impact sur l’environnement de la CDC : le projet éducatif doit être partagé et facteur de dynamique
    ◊ Cela passe par l’implication plus grande des acteurs locaux (élus, enseignants, tissu associatif, familles) mais également par l’ouverture vers d’autres structures d’accueil (projets inter-centres, échanges avec d’autres animateurs etc…)
  • En conclusion :

  • L’objectif pour 2005-2007 est donc d’impliquer davantage les familles et les acteurs éducatifs dans le projet éducatif mais également de le partager davantage avec les autres communes en faisant vivre les ressources locales. Les actions doivent rayonner sur le territoire pour toucher les enfants des différentes communes et les différents âges.


  • La démarche d’évaluation devra être davantage expliquée et approfondie en construisant un dispositif d’évaluation associant les opérateurs, les partenaires et les bénéficiaires. Des réunions préparatoires ou bilans des actions seront organisés.



  • MODALITES GENERALES DE FONCTIONNEMENT DU CENTRE

  • UNE COORDINATION INTERCOMMUNALE :
  • ◊ S'agissant d'un large domaine qui englobe l'organisation des temps de vacances et de loisirs, l'animation péri- scolaire et extra-scolaire, mettant en relation de nombreux partenaires, une fonction structurante d'agent de développement du projet éducatif local a été définie au départ, ceci devant contribuer à ancrer localement, à professionnaliser et développer la qualité d'un projet local pour l'enfance et la jeunesse sur le territoire du Pays de la Marche.
    ◊ Après la mise en place de cette coordination via le recrutement d'un emploi-jeune, le fonctionnement du centre de loisirs a été confié à la coordinatrice et au personnel communautaire tant pour l’organisation que pour la gestion administrative et budgétaire. Des bilans sont produits régulièrement, l’information est régulièrement diffusée aux familles pour les inscriptions et les activités.
    ◊ La coordinatrice se déplace au collège, intervient à l’école sur le périscolaire et va à la rencontre des acteurs locaux. En fonction de l’évaluation, le projet évolue à la fois pour coller aux attentes et pérenniser les actions éducatives.
    ◊ La formation est un élément important : formation du directeur et des animateurs faisant partie du personnel communautaire avec des formations BAFA BAFD et bientôt BEATEP pour la coordinatrice ou équivalent. D’autres spécialisations seront proposées (temps de la restauration, activités manuelles…) : elles n’ont pas pu être entreprises dans la phase de création et de mise en route...
  • PUBLIC VISE :
  • ◊ Le Centre de loisirs est ouvert prioritairement à tous les enfants dont les parents résident sur le territoire de la CDC ainsi qu'aux enfants résidant hors CDC mais scolarisés sur la CDC. Une extension aux autres enfants (enfants des communes voisines, enfants en vacances dans leur famille…) pourra être envisagée en fonction des capacités d'accueil du centre selon les inscriptions avec un tarif majoré voté par le conseil communautaire. Il faut que le centre de loisirs réponde véritablement à des besoins locaux communautaires et qu'il fonctionne en ce sens.
  • AGES :
  • ◊ En fonction des besoins identifiés, l’ouverture du centre de loisirs, pour l’amplitude d’ouverture du mercredi après-midi et les temps périscolaires accueille principalement les 6/11 ans mais sans priorité (il reste ouvert aux autres âges).
    ◊ Des actions ponctuelles sont mises en place en direction des ados (patinoire, fête de la musique, festival) éventuellement conjointes sur le plan des moyens matériels. On cherchera à diversifier l’offre pour cette tranche d’âge (sorties, activités, mini camp…)
    ◊ Pour l’ensemble des tranches d’âge : une ouverture de 3 semaines sur les vacances d’été, d'une semaine en février et d'une semaine à Pâques.
    ◊ Développement des sorties « loisirs familles « avec les parents (formule votée en conseil communautaire)
    L'objectif n'est pas quantitatif mais qualitatif !
  • INFORMATION DES FAMILLES :
  • ◊ Des réunions d'information auront lieu avec les familles (préparation et compte-rendu des activités). Des dépliants/programmes seront diffusés dans les classes, les mairies, dans la presse et chez les commerçants : tous les relais seront utilisés, y compris ce site internet.
    ◊ Il faudra veiller à une bonne répartition des inscriptions sur le territoire, un roulement des activités et une attitude responsable des parents comme des enfants : il ne s'agit pas d'une garderie. Les relations éducatives à l'intérieur du Centre découleront de ce lien étroit avec l'implication des familles et de l'ensemble des acteurs éducatifs concernés.
  • POLITIQUE TARIFAIRE :
  • ◊ Afin de mener des activités de qualité et permettre la pérennisation du CLSH, les tarifs sont modulés en fonction des sorties et amplitudes horaires (avec des aménagements selon des cas sociaux particuliers).
    ◊ Le territoire du Pays de la Marche n'offrant pas tous les équipements, des sorties devront être envisagées pour des activités telles que : piscine, cinéma… De plus, les attentes exprimées des parents et des enfants obligent à recourir éventuellement à des intervenants extérieurs pour diversifier les activités et permettre aux enfants d'accéder à des pratiques culturelles que l'éloignement leur interdit.
    ◊ Une politique de fidélisation sera menée pour les inscriptions. Il ne s'agit pas d'inscrire son enfant uniquement quand il y a piscine ! Le centre de loisirs doit pouvoir faire vivre à son terme un projet original. L'emploi du temps ne se réduit pas à un remplissage d'activités avec une attitude consumériste des enfants ou une déresponsabilisation des parents.